dossier_sdg_s_fr_art_11.pdfOn trouvera dans « pistes pour la mise en œuvre des objectifs du développement durable en Belgique » plusieurs revendications qui répondent à cette exigence d’assurer l’accès à un logement et des services de base, adéquats, sûrs et à un coût abordable. En complément de celles décrites dans ce document , de nombreuses solutions sont possibles, adaptées à chaque contexte -urbain ou rural- et qui placent les habitants au centre des préoccupations et des processus de décision.


Répondre aux besoins de logements est possible “en tenant compte de l’existant, sans démolir, sans désorganiser les situations existantes, au cas par cas, petit à petit, avec précision, délicatesse et attention, en enrayant l’étalement urbain, en limitant les déplacements et les gaz à effet de serre, en réduisant les charges urbaines” invite Frédéric Druot. Ainsi il est possible de prévoir la construction de logements de petit format, bien insérés dans le tissu urbain existant. En milieu rural comme en milieu urbain, les réglementations régionales en matière d’habitat léger devront être adaptées de façon à reconnaître pleinement la valeur des logements de faible surface, n’ayant que peu d’impact en termes d’occupation du sol, construits de manière réversible ou modifiable.
Dans la même logique, accepter l’habitat permanent (le fait d’habiter à l’année ce que l’on considère comme habitat temporaire) -au lieu d’éradiquer ces sites d’implantation- permettra à des milliers de familles et de foyers d’avoir une perspective à long terme. En effet l’habitat permanent absorbe en Wallonie une part importante des personnes qui, sans cette solution, seraient dans l’impossibilité de se loger, soit en raison des coûts trop élevés, soit pour des raisons de santé, soit pour des raisons personnelles.

La rénovation du bâti passe par des solutions simples en matière d’isolation, de ventilation et d’étanchéité à l’air, d’une meilleure efficacité des installations de chauffage… et cela en assurant le maintien des habitants dans leur logement… Elle implique d’ajuster les politiques de soutien à ces travaux avec une attention aux groupes de population à faible revenu.

Pour que toutes et tous aient accès à un logement, il est essentiel de favoriser la participation des habitants ou futurs habitants et les initiatives telles que les logements partagés, les habitats groupés, ou les bâtiments adaptables à l’évolution des familles (modulaires). Afin de limiter l’exode urbain vers les campagnes, des politiques de prix et d’accès à la propriété peuvent être favorisées par des innovations sociales comme les Communities Land Trust (CLT). C’est une structure juridique sans but lucratif qui propose prioritairement à la vente des logements accessibles à tous, dans une perspective de mixité sociale. Le CLT permet de limiter la spéculation immobilière en distinguant le foncier du bâti. Les habitants font partie de son organe de gestion et, à ce titre, il s’agit d’un réel modèle de gestion participative qui s’inscrit dans la vie de quartier .

Au total, plusieurs dizaines de milliers d’emplois pourraient être créés en Belgique : non seulement dans la construction, mais aussi dans les entreprises qui fournissent les matériaux de construction, parmi les architectes ou auprès des fournisseurs de services afférents (banques, assurances, immobilier, etc.)