L’avenir est inclus dans la définition du développement durable puisque celle-ci invite à prendre en compte l’intérêt des générations futures.


Il est souvent présenté comme horizon montrant la route à prendre, avec pour jalons les plans, stratégies et objectifs tels que la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), – 30 % en 2020, – 90 % en 2050… Au cas où ces étapes vers un avenir désirable ne seraient pas respectées, s’agite le spectre d’un avenir catastrophique : ainsi, si nous ne parvenons pas à limiter la hausse des températures au-delà de 2 degrés (1,5 serait préférable), l’emballement des cataclysmes climatiques sera impossible à maîtriser.
Certes, les cataclysmes annoncés dans le passé ne se sont pas tous réalisés. Il est d’ailleurs amusant de considérer les prospectives du passé mêlant clairvoyance et naïveté. Le fait qu’à présent les cataclysmes soient annoncés par de larges groupes de scientifiques que les campagnes de dénigrement ne parviennent pas à décrédibiliser, stimule à la fois notre curiosité et nos craintes des aléas du lendemain. Le sentiment d’urgence s’en trouve renforcé, ce qui ajoute une pression supplémentaire au présent.

Dans ce domaine également, le mouvement associatif a un rôle important à jouer : répondre à l’angoisse de l’urgence en montrant qu’il est possible de reprendre en main notre destin, par le biais d’une réflexion commune sur l’avenir. On peut ainsi s’exercer
collectivement à l’élaboration de scénarios à court, moyen ou long terme, dans un contexte ou par rapport à une thématique donnée. Si au départ les parties au débat ont des visions différentes, l’exercice consistera à délibérer sur le meilleur scénario pour toutes les parties.

Ainsi, en Afrique du Sud, après la chute de l’apartheid en 1991, un panel de citoyens issus des différentes communautés a été réuni au lieu dit de Mont-Fleur (Cape Town) et a formulé 4 scénarios possibles pour le futur du pays. Ces scénarios, portant des noms d’oiseaux, ont été largement médiatisés, permettant un véritable débat public et surtout l’adoption d’un imaginaire commun. Le scénario qui remporta l’adhésion de toutes les communautés s’appelait « The flight of flamingos »…

Agenda 2011-2012

Voici une histoire bien belge : après la chute du gouvernement fédéral en 2010, il y a eu des élections, puis des négociations… Et durant celles-ci, le gouvernement en affaires courantes est parvenu à finaliser la modification de la loi de 1997 sur la coordination de la politique fédérale de développement durable (loi votée le 30 juillet, parue au Moniteur belge du 14.10.2010 p. 61445).
En effet, si personne n’était d’accord sur rien à court terme, tout le monde a trouvé que c’était une bonne idée de doter notre pays d’une vision stratégique fédérale à long terme de développement durable ! Même la société civile avait demandé à être consultée. Cette demande a été prise en compte.

L’objectif de cette vision à long terme est de mieux coordonner les stratégies et plans formulés aux différents niveaux de pouvoir et dans les différentes compétences pour apporter une cohérence d’ensemble et permettre les croisements utiles entre les interlocuteurs ad hoc de ces niveaux et compétences.

Le Service public programmatique développement durable (SPPDD), plus communément appelé PODDO (initiales en néerlandais) est chargé de coordonner cette consultation de la société civile. Dans un premier temps, une seule année était prévue pour organiser des tables-rondes , afin de formuler les grandes lignes d’un “squelette” de vision à long terme.

Finalement, le délai a été prolongé d’un an (cfr Moniteur Belge du 31/12/10). D’ici octobre 2012, une vision à long terme sera donc formulée avec des experts de la société civile. Elle constituera le cadre du troisième plan fédéral de développement durable qui contiendra les objectifs opérationnels et les étapes intermédiaires. Les gouvernements successifs pourront modifier les plans mais pas le cadre qui chapeaute l’ensemble, ceci pour garantir la continuité au-delà des échéances électorales.

L’avis des associations :

Inter- Environnement Wallonie