Qu’il s’agisse de protection sociale ou de la nature, la question se pose souvent dans le secteur associatif du juste équilibre entre conservation et transformation.


Les acteurs de l’éducation à l’environnement se demandent eux aussi quel rôle ils doivent privilégier dans un monde en profonde mutation. S’agit-il, comme le suggèrent certains scientifiques tels qu’Edwin Zaccai (IGEAT-ULB), de « préparer les esprits à l’acceptation de mesures contraignantes » ? N’y a-t-il pas là un danger d’instrumentalisation des acteurs de l’éducation ? En même temps, ceux-ci reconnaissent qu’ils ne peuvent se cantonner à la sphère individuelle. En adoptant une approche globale, systémique, ils contribuent à développer des citoyennetés informées, conscientes, participatives.

De là à dénoncer et à prendre des positions politiques, il y a un pas que tous ne franchissent pas : l’éducation est vue par les uns comme un facteur de transformation sociale et d’émancipation, par les autres comme un facteur d’insertion dans la société telle qu’elle existe. Il est difficile d’assumer le choix, éminemment politique, entre ces deux options, dans un secteur habitué à respecter un prescrit de « neutralité » (même si celle-ci est toujours relative). Ce débat qui agite le monde de l’éducation tandis que des urgences nécessitent des évolutions rapides, interpelle quant aux modèles de société à promouvoir ou du moins, à (faire) connaître : développement durable, décroissance… Jusqu’où l’acteur de l’éducation à l’environnement doit-il maîtriser les compétences d’analyse socio-économique ? Jusqu’où doit-il se positionner sur le plan idéologique ?

Plutôt que d’enfermer dans des concepts, est-il possible de susciter la critique sociale et d’ouvrir le champ des possibles ? En mai 2009, Lucie Sauvé, qui organisait le Congrès mondial de l’éducation à l’environnement à Montréal, invitait à « construire l’espoir sans naïveté ». Ce qui nécessite plus de coordination des différents acteurs, de stratégie, de liens entre les initiatives… Plus on souhaite changer les structures et les institutions, plus le défi s’avère complexe !

L’avis des associations :

Réseau Idée

Natagora