L’exemple de l’agriculture et de l’alimentation

La nourriture et les produits alimentaires ne sont pas des marchandises comme les autres puisqu’elles assurent notre sécurité d’existence au quotidien. Or, à toutes les étapes du cycle de vie de ces produits, on déplore des impacts sociaux, environnementaux et économiques catastrophiques.
C’est pourquoi, selon les associations mobilisées sur ce terrain, l’alimentation, « de la fourche à la fourchette » doit faire l’objet de changements fondamentaux des modes de production, de distribution et de consommation.

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Près d’un milliard de personnes souffrent encore de la faim. Or seuls des modes de production, de distribution et de consommation durables, plus rémunérateurs pour les petits producteurs et plus équitablement répartis, permettraient de satisfaire les besoins de tous les humains, ici et ailleurs, tout en léguant aux générations futures une planète encore en état de les nourrir. Il ne s’agit plus d’aménager l’agriculture industrielle pour lui donner une touche verte, non.

Car cette agriculture industrielle est aux mains d’un nombre trop réduit de décideurs économiques et financiers qui privilégient leurs intérêts privés à court terme et non l’intérêt commun à long terme. Il est encore possible de réorganiser l’ensemble du système alimentaire en déployant les méthodes d’agro-écologie déjà largement expérimentées et étudiées. On pense notamment aux travaux du large groupe d’experts internationaux « International Assessment of Agricultural Knowledge, Science and Technology for Development » (IAASTD), sorte d’équivalent du GIEC (Groupe international d’Experts pour le Climat) mais pour le secteur agricole (cfr www.agassessment.org).

Le changement social ne se satisfait pas d’études et de plaidoyers. Il se nourrit aussi d’expérimentations concrètes. Citons les circuits courts (groupes d’achats solidaires de l’agriculture paysanne et autres formules similaires) qui permettent un contact direct entre producteurs et consommateurs citoyens. Il y a aussi les potagers collectifs, portés par la tradition des jardins ouvriers ou par des groupes de jeunes agriculteurs urbains, le développement de la permaculture et de l’agro-foresterie, les vergers conservatoires, l’intégration des méthodes d’agro-écologie dans les formations pour agriculteurs, etc.

Ces jeunes pousses ne doivent pas cacher la forêt d’une évolution inquiétante de l’agriculture industrielle qui force un nombre toujours réduit d’agriculteurs à pratiquer le dumping, à utiliser des intrants nocifs et à regrouper les terres arables ou pire, à les vendre à de purs financiers, au Sud surtout mais aussi en Belgique. C’est pourquoi, la société civile se mobilise pour la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC), et pour sauver l’agriculture paysanne avant que ses acteurs ne soient tous engloutis dans l’industrialisation orchestrée par les multinationales de l’agro-business…

Texte issu de la note de positionnement du GT Alimentation Durable
d’Associations 21.

L’avis des associations :

 Fédération Unie de Groupements d’Eleveurs et d’Agriculteurs (FUGEA)

 Planète Vie