L’accélération se fait également ressentir dans les échanges financiers. Il est bien loin le temps où l’entrepreneur ou ses actionnaires investissaient dans une entreprise pour lui donner les moyens de se développer et où un retour sur investissement de 3 à 6 % semblait correct. Aujourd’hui, un taux de 15, 20 voire 30 % est considéré comme un minimum. Cette évolution s’explique par le fait que le capital est devenu essentiellement financier, c’est-à-dire détenu par les fonds de pension et autres intermédiaires financiers dont la seule logique est celle du profit le plus élevé et souvent à (très) court terme. Les taux de rentabilité exigés ont pour conséquence que le capital est sans cesse poussé à rechercher sa valorisation dans des activités financières supplémentaires. C’est ainsi que désormais, le volume des transactions consacrées à l’économie réelle est absurdement faible.

En 2005, les biens et services produits pendant une année représentaient moins de 2,2 % de la totalité des échanges monétaires. S’il est évident que des mouvements à court terme sont nécessaires pour répondre notamment aux nécessités de trésorerie, ils ne peuvent se justifier pour des investissements qui demandent du temps pour sortir leurs effets. Il faut donc remettre à l’honneur le capital patient, c’est-à-dire un capital qui ne peut être remboursé avant un long terme, par exemple 15 ans, et qui permet de soutenir les opérations des entreprises. Une finance proche de l’activité économique prend en considération la durée nécessaire au développement de celle-ci mais aussi ses conséquences au point de vue social et environnemental. C’est ce qu’il est convenu d’appeler l’Investissement Socialement Responsable (ISR).
Depuis 1987, le Réseau Financement Alternatif promeut la finance éthique et solidaire.
Info : www.financite.be