Dans la foulée du “Slow art day” organisé par le mouvement international “Cittaslow”, le Kunsten Festival des Arts organisait le 18 mai 2012 un débat sur le Slow art. Cet écho introduit les débats sur le rôle des acteurs culturels prévus dans le cadre du forum One People One Planet sur les changements culturels à Louvain-la-Neuve en août 2012.


Slow art: qu’entend-on par ce terme ? Chacune et chacun y met ce qu’il ou elle veut, au gré d’interview vidéos projetés à l’entame de l’échange.

Morceaux choisis : « to care about, you need time ». Tout le monde en a assez de courir, il y a un besoin manifeste de se poser, « de laisser au présent l’occasion de livrer ses opportunités. Pourquoi toujours aller de l’avant ? Le futur n’est pas écrit, c’est important de réfléchir vers où l’on va, où veut-on aller, en fait ? » Explorons donc les différentes possibilités qu’offre le présent. N’y a-t-il pas justement une idée d’expérimentation dans le Slow art ? D’essayer sans nécessairement savoir ni surtout prévoir ce que ça va donner…

Ces questions comme d’autres, les artistes se les posent aussi parce qu’ils ont entendu parler du mouvement Slow Food, bientôt suivi de « Slow science »… Mais tout le monde ne partage pas l’engouement pour des pratiques artistiques en phase avec ces mouvements sociétaux : pour telle artiste, l’art est déjà, en soi, une prise de distance, une nécessaire autonomie vis-à-vis du contexte. Vraiment ? Est-ce toujours le cas ? Demande un autre, quid de l’autonomie subsidiée ? Il y a toujours des liens. L’autonomie totale n’existe pas. Peut-on se départir en tant qu’artiste, de la concurrence, de la financiarisation, de la marchandisation… ?

Le problème, selon lui, ce sont ces contraintes, toutes les pressions exercées sur les artistes. Comment résister à ce contexte impératif, si l’on veut préserver une diversité, une écologie de pratiques ? Finalement, peu importe que l’art soit rapide ou lent. Réinventons notre propre temps. Notre espace aussi, enchaîne un philosophe : face aux structures globales, les petites structures permettent non seulement une diversité mais aussi de décompresser, le temps d’aller d’un point à un autre…Utilisons donc l’espace pour ralentir, tout en retournant vers le local, pour être près des réalités… Et de conclure : il nous faut des concepts plus élaborés que le seul mot « slow ». Aujourd’hui, il n’y a plus de gravité, dit un autre. Internet rend possible l’éparpillement, cela a changé nos pratiques. Celles-ci dépendent désormais de nos engagements individuels…

Propos recueillis par Antoinette Brouyaux