La solidarité est une approche transversale au coeur des activités de tous les membres d’Associations 21, en particulier des organisations dans lesquelles les plus pauvres se mobilisent pour faire entendre leur voix. En Région Wallonne, celles-ci rappellent régulièrement aux autorités le fondement juridique de la lutte contre la pauvreté et la priorité qu’elle constitue dans la mise en oeuvre du développement durable.

Pauvreté et développement durable en Région Wallonne

Le 15 octobre 2012, Associations 21 a remis un avis d’initiative sur l’avant-projet de décret relatif à la stratégie régionale de développement durable (SRDD), au Ministre-Président de la Région Wallonne Rudy Demotte et au Ministre du Développement Durable Jean-Marc Nollet.

Dans cet avis, Associations 21 rappelle que le Rapport Brundtland de 1987, auquel on se réfère toujours pour définir le développement durable, contenait la phrase suivante, dans son introduction, paragraphe 3: « la Commission estime que la pauvreté généralisée n’est pas une fatalité. Or, la misère est un mal en soi, et le développement durable signifie la satisfaction des besoins élémentaires de tous et, pour chacun, la possibilité d’aspirer à une vie meilleure. Un monde qui permet la pauvreté endémique sera toujours sujet aux catastrophes écologiques et autres ».

Cette phrase ne figurant pas dans la définition reprise dans l’avant-projet de décret SRDD, Associations 21 a rappelé à cette occasion aux autorités wallonnes que selon le Plan Fédéral de Lutte contre la pauvreté 2012, 20 % de la population belge est en risque de pauvreté. Et que le 27 septembre 2012, le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies a adopté les Principes Directeurs sur l’extrême pauvreté et les droits de l’Homme, premier instrument juridique international pour combattre la misère, suite à un travail entamé dès 1982 par le mouvement ATD Quart Monde. D’où l’enjeu de faire figurer explicitement la lutte contre la pauvreté dans ce décret cadre de la SRDD.

Associations 21 a également souligné dans cet avis, un des rares acquis de Rio+20, à savoir la meilleure prise en compte du pilier social du développement durable. C’était une priorité des négociateurs Belges, parmi lesquels des représentants de la Région Wallonne. Quant à la participation, celle-ci ne doit pas être un exercice cosmétique de légitimation a posteriori des décisions politiques mais au contraire une construction en amont où l’avis des différentes parties prenantes est effectivement pris en compte. Parmi ces parties prenantes, les plus pauvres sont trop souvent oubliés. Or leur implication est indispensable pour permettre le développement durable de la Wallonie.

Tenir compte de la parole des plus pauvres

C’est pourquoi, ces dernières années, Associations 21 a attaché beaucoup d’importance à la parole des plus pauvres, à l’occasion de divers événements organisés au Parlement Wallon: ainsi, le 17 octobre 2011, journée mondiale du refus de la misère, une rencontre associative fut organisée au Parlement Wallon par LST et ATD Quart Monde. Ces associations qui regroupent des militants vivant dans la grande pauvreté invitaient les autres membres d’Associations 21 à entendre les témoignages de leurs militants sur le thème Alimentation et pauvreté.

Une synthèse des ateliers de cette journée d’échange entre militants issus de la grande pauvreté et associations a été présentée lors d’une audition organisée au Parlement Wallon le 3 mai 2012.

Un an plus tard, le 17 octobre 2012, une rencontre associative semblable fut organisée sur le thème Droit à l’habitat: pour tous?. La synthèse des ateliers du 17 octobre 2012 sera disponible sous peu, de même que la version finale du plaidoyer Habitat soumis au débat le 17 octobre 2012. Associations 21 et les militants de LST et ATD Quart Monde ne manqueront pas de se rappeler au bon souvenir des parlementaires wallons pour être à nouveau auditionnés par les parlementaires wallons dans le courant de 2013.

La solidarité, une approche transversale

Il ne suffit pas que la solidarité s’exprime uniquement dans les activités organisés par les associations actives avec les plus pauvres. L’intérêt d’une plate-forme comme Associations 21 est que cette problématique soit également abordée par les autres associations, ce qui est régulièrement le cas.

Ainsi, en février 2012, le Réseau Idée abordait la question du changement social avec les acteurs de l’éducation actifs notamment en milieu populaire et en juin 2012, le thème des Rencontres de l’éducation relative à l’environnement était « Environnement, social et santé à la croisée des chemins ».

Durant le second semestre 2012, c’était au tour d’Inter-Environnement Wallonie d’ouvrir une réflexion sur l’accès à une alimentation durable pour tous lors de 4 rencontres avec notamment d’autres membres d’Associations 21 comme LST.

Le 26 novembre 2012, le MIG, mouvement des éleveurs laitiers, invitait les membres d’Associations 21 au meeting des producteurs de lait rassemblés Place du Luxembourg à Bruxelles, suite à leur manifestation devant les locaux du Parlement Européen. Ce secteur est en lutte pour obtenir des prix permettant une viabilité économique car depuis quelques années, les prix trop bas du lait (du fait de quotas trop élevés qui vont même être supprimés) précipitent les éleveurs laitiers dans des situations de pauvreté catastrophiques. Cette situation illustre le problème structurel de la non régulation génératrice de pauvreté au coeur même de l’activité économique, et l’enjeu d’une répartition plus équitable des richesses.

Cette attention à la parole des plus pauvres est évidemment sans frontières. Ainsi, en 2012, divers membres d’Associations 21 ont également pris part aux activités organisées en Belgique pour soutenir:

  • la Goodfoodmarch pour réclamer des revenus plus équitables pour les agriculteurs en Europe et dans le Sud
  • le mouvement indien Ekta Parishad qui a organisé, en octobre, une grande marche des sans terre et des sans abri pour la justice, aboutissant à un accord historique avec le gouvernement indien.