Jean-Michel Lex, enseignant, administrateur au Réseau IDée s’inquiète devant l’absence de prise en compte de la dimension éducation dans le cadre du printemps de l’environnement, pourtant sous-titré “rendez-vous avec les générations futures”

Après avoir parcouru les textes préparatoires à l’excellente initiative d’un „printemps de l’environnement“, qui fait appel largement à la participation de la société civile, je suis inquiet!

Une fois de plus, l’ensemble des dynamiques de sensibilisation – éducation – formation ont été largement oubliées ou alors la place qui leur est réservée est extrêmement mince.

Bien sûr que les compétences en matière d’éducation, d’enseignement, de culture et de formation sont du ressort des communautés et régions !

Pourtant, nul ne peut ignorer que la Belgique fédérale a signé – tous les niveaux de pouvoir représentés – la stratégie de la Décennie de l’éducation au développement durable voulue par l’assemblée générale des Nations Unies.

Cette stratégie appelle tous les niveaux de pouvoir de nos états à s’engager dans la mise en œuvre de politiques qui mettent la participation des populations, (des publics), au programme. Et comment susciter cette participation – urgente – des populations aux changements des comportements individuels et collectifs à venir sans passer par une requalification importante des savoirs, des savoir-faire et savoirs-être de chaque individu et de chaque collectivité ?

La Déclaration de Rio, dès juillet 1992 énonce dans plusieurs de ses principes cette urgence de la participation citoyenne.

Le printemps de l’environnement ne risque-t-il pas de se restreindre aux seules dimensions techniques, scientifiques et politiques, s’il ne fait pas largement appel aux acteurs de l’éducation relative à l’environnement, à la citoyenneté, à la santé, à la solidarité nord-sur et au développement durable qui, avec un acharnement remarquable tentent de faire naître une nouvelle conscience des responsabilités humaines face à l’avenir de la planète et des générations futures ?

Plusieurs milliers d’acteurs qui, au quotidien, auprès des enfants, des jeunes et des adultes, des travailleurs et des consommateurs, dans et en dehors des écoles, des entreprises, des mouvements les plus divers et des institutions pallient au manque de vision globale et structurée d’une stratégie éducative en matière de D.D., que devraient porter les pouvoirs publics.

Rappelons-nous qu’en 2009, nous serons au milieu de la décennie de l’éducation au D.D. et que, ce qui a été entrepris par les communautés francophones et germanophones ainsi que par la Région Wallonne est tellement mince (à part une inauguration en fanfare au Pass), qu’il est charitable de ne pas s’y attarder.

J’en appelle donc à tous ceux qui participent à cette démarche pour qu’à tout le moins, chacune et chacun porte dans tous les groupes de travail la question transversale de l’éducation, de l’alphabétisation dans l’ensemble des matières complexes qui sont actuellement à l’ordre du jour.

Il n’y aura pas de solution durable aux problèmes environnementaux actuels sans une adhésion massive de nos contemporains.

La générosité et le volontarisme des politiques futures décidées en haut (même si celles-ci impliquent déjà une partie de la société civile), doit impérativement rencontrer des citoyennes et des citoyens conscients, informés, formés !

Le pari du 21ème siècle, il est d’abord là et c’est la plus belle partie du défi qui nous attend quand on parle d’éducation…

Jean-Michel Lex

enseignant,
impliqué dans l’Accord de coopération pour l’ErE entre la région wallonne et la communauté française (et bientôt la région bruxelloise) – ErE = Education relative à l’Environnement,
administrateur au Réseau IDée et à Coren