La déclaration de Rio, qui a clôturé le sommet de la Terre de l’ONU à Rio en 1992, stipule que la pleine participation des femmes est essentielle à la réalisation d’un développement durable. L’Agenda 21 défini à cette occasion par les gouvernements des pays membres déclare notamment que la mise en œuvre effective de ses actions dépend de la participation active des femmes aux décisions économiques et politiques. Il intègre des objectifs qui visent à accroître le nombre de femmes dans les postes de décision, à évaluer les politiques d’environnement sous l’angle des impacts qu’elles ont sur les femmes, à mettre en place des mesures garantissant aux hommes et aux femmes les mêmes droits, à adopter et renforcer les législations qui proscrivent les violences faites aux femmes et à garantir leurs droits sexuels et reproductifs.

L’APPROCHE GENRE

L’approche « genre » vise l’égalité entre les femmes et les hommes et se base sur un diagnostic des inégalités formelles et concrètes qu’une société crée entre la catégorie des hommes et celles des femmes, parce que ces catégories ont été construites culturellement et qu’elles peuvent évoluer. Ce diagnostic analyse notamment quels accès aux ressources et aux bénéfices une politique ou un programme d’action peut susciter. L’approche genre s’intéresse aux intérêts différents qu’ont les femmes et les hommes dans une action publique et aux impacts différents que cette action publique peut avoir sur elles et eux.

Un exemple de l’approche genre dans les pays du Sud: en agriculture.

Les femmes sont la main d’œuvre principale sans pour autant en percevoir les bénéfices. La dégradation de l’environnement constitue une menace accrue pour elles quand les ressources se raréfient. Les programmes de développement qui intègrent le genre tiennent compte de ces différences sur le terrain afin que la charge de travail se répartisse équitablement et que les améliorations visées profitent tant aux hommes qu’aux femmes.

Un exemple de l’approche genre chez nous.

Dans les pays du Nord, on peut constater que l’empreinte écologique des femmes et des hommes est différente [1] . les enquêtes révèlent que les hommes achètent des voitures à plus grosse cylindrée et ont des loisirs à forte empreinte écologique. Une approche genre permet de cibler différemment les hommes et les femmes et d’accroître ainsi l’efficacité des campagnes de sensibilisation qui visent des changements de comportement.

ENVIRONNEMENT ET SPHERE DOMESTIQUE

Dans la sphère domestique ou privée, les femmes seraient « naturellement » portées à faire les choses gratuitement. Ce fut par exemple le cas dans le secteur social avec les « dames patronnesses », les religieuses, puis les assistantes sociales … avant que ce secteur ne se professionnalise et se mixifie davantage.

On peut poser l’hypothèse qu’il en est de même dans le secteur de l’environnement et à fortiori dans celui qui conjugue santé et environnement (lutte contre les allergies, alimentation saine, bien-être etc). Ce secteur a été massivement investi par les femmes de manière volontaire. Par comparaison, dans le secteur des entreprises, très peu de femmes sont actuellement aux postes de direction ou dans des rôles d’entrepreneures. Sauf exception, ce sont des hommes que l’on retrouve comme chefs d’entreprises dans des domaines tels que l’agriculture ou le recyclage des déchets.

Une éducation relative à l’environnement devra donc veiller à ne pas reproduire les stéréotypes sexistes. Il importe donc par exemple, qu’une brochure consacrée à la lessive respectueuse de l’environnement s’adresse autant aux femmes qu’aux hommes ou que les porte-paroles des associations d’environnement soient autant de femmes que d’hommes.

Une éducation relative à l’environnement sans sexisme contribuera à ce que les femmes ne se contentent pas d’être des petites tâcheronnes discrètes de la sauvegarde de l’environnement mais qu’elles participent activement aux sphères décisionnelles en matière de développement durable.

VALORISER, FAIRE CONNAÎTRE LES EXPÉRIENCES DE DD MENÉES PAR DES FEMMES

Des femmes sont actives pour le DD dans de nombreux projets économiques et associatifs… mais cela ne se sait guère. Organiser un forum et un répertoire dynamique des réalisations concrètes « ne dites pas qu’il n’y a pas de femmes dans le DD » faciliterait la mise en réseau et la valorisation de ces initiatives.

Encourager les femmes à devenir entrepreneur-es et actrices en DD n’est pas une fin en soi. Il s’agit avant tout de rendre les femmes actrices, détentrices de pouvoir au plan économique et politique. L’empowerment (ou l’empoderamiento selon Sophie Charier ) est un processus qui se base sur le renforcement des capacités personnelles et collectives.

*UN OUTIL POUR L’ANIMATION :*

3 FILMS – 3 REGARDS – UN DVD
=> «Les pionnières du changement» (Enda-pronat, Sénégal)

=> «La filière du lait» (RECIF, Burkina Faso)

=> «Développement durable …elles osent, elles proposent!»

Une démarche commune : faire connaître des initiatives actives dans le développement durable au Nord et au Sud. Croiser nos reflexions et nos stratégies. Construire un plaidoyer Nord/Sud commun sur genre et développement durable.

Imaginer le futur d’une région via l’écoconstruction, l’agriculture bio, la mobilité douce, la résistance à la pub… Les femmes osent et proposent : investissement économique, participation citoyenne, solidarité intergénérationnelle et Nord Sud, créativité culturelle, respect de l’environnement. Ce film a été réalisé dans la région liégeoise sur base d’expériences concrètes lancées par des femmes dans les domaines de l’écoconstruction, de la consommation bio, de la solidarité. C’est une occasion de lancer le débat et de permettre l’échange entre des initiatives ici et ailleurs.

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*UN OUTIL POUR LA REFLEXION :*

DANS LA COLLECTION ANALYSE & PLAIDOYER:
« FEMMES ET DEVELOPPEMENT DURABLE, VISION D’AVENIR, ENTREPRENEURIAT ET RECOMMANDATIONS »

A partir d’une démarche participative autour du film « Développement durable, elles osent, elles proposent », des recommandations aux acteurs politiques, économiques et associatifs pour que davantage de femmes s’impliquent dans des projets de Développement durable.


| NOTES:


1] Do women leave a smaller ecological footprint than men? [rapport du Ministère suédois du développement soutenable, 2006