Le forum mondial de Krems demande à l’Europe de prendre ses responsabilités.


Une étape importante dans la lutte pour la transformation du système agricole et alimentaire,

Le Forum Nyéléni pour la souveraineté alimentaire, du 16 au 21 août à Krems, Autriche

La sécheresse persistante et les conflits locaux ne sont pas les seuls responsables de la crise alimenatire dévastatrice qui accable la Corne de l’Afrique. Les politiques commerciales internationales, “l’accaparement des terres”, l’absence de réserves alimentaires, la gestion inadéquate de l’eau et la spéculation sur les matières premières agricoles et alimentaires portent une part de responsabilité non négligeable dans l’aggravation de cette catastrophe… tout comme dans celles qui affectent et ont affecté d’autres pays parmi les plus pauvres*. Non seulement les gouvernements européens et la communauté internationale ont le devoir d’apporter rapidement une aide adéquate mais ils doivent surtout mettre en place un changement fondamental dans leurs politiques agricoles et alimentaires.

Une étape importante pour la mise en oeuvre d’un autre système agricole et alimentaire aura lieu à Krems, en Autriche, du 16 au 21 août 2011. Plus de 600 agriculteurs, militants et consommateurs issus de toute l’Europe, mais aussi des délégués d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Sud, Centrale et du Nord sont attendus pour le premier Forum européen pour la souveraineté alimentaire. Les participants discuteront entre autres de la responsabilité de l’Europe dans l’actuelle crise alimentaire. Ils débattront des stratégies à mettre en oeuvre pour développer des alternatives durables économiquement, socialement et du point de vue environnemental au système agricole et alimentaire dominant, que l’Europe impose aux autres régions.

“Si nous voulons lutter contre la famine à travers le monde et obtenir des résultats durables sur le long-terme, alors la politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne ne peut se contenter d’être un outil au seul service des intérêts des grandes multinationales de l’industrie agro-alimentaire et des milieux financiers et spéculatifs. Ce n’est que si la PAC se fonde sur le principe de la souveraineté alimentaire que la survie de milliards de paysans pourra être assurée “, explique Irmi Salzer, membre de la fédération d’agriculteurs ÖBV-Via Campesina Autriche, co-organisatrice du Forum.

La souveraineté alimentaire se présente comme une réponse équilibrée au système néolibéral et une alternative aux politiques agro-industrielles, alimentaires et agricoles actuelles, tant au niveau local que régional et international. Depuis le premier Forum Nyéléni, en 2007 au Mali, ce concept a été approfondi et l’objectif du Forum de Krems est d’en poursuivre le développement à travers les apports des acteurs du milieu agricole et dans l’industrie alimentaire. En outre, le Forum offrira une base solide au développement d’un mouvement européen fort en faveur de la souveraineté alimentaire.

Parmi les principes qui définissent le concept de souveraineté alimentaire il y a, entre autres, le droit à une nourriture saine et en harmonie avec les pratiques culturelles locales, la reconnaissance de l’importance du rôle joué par les producteurs d’aliments, le renforcement du contrôle des acteurs locaux sur le système alimentaire ainsi que l’encouragement des savoirs locaux et des pratiques traditionnelles en matière d’agriculture, ainsi qu’à un système alimentaire qui fonctionne avec la nature, en valorisant des modes de production écologiques.

Forum Nyéléni pour la souveraineté alimentaire: www.nyelenieurope.net
Du 16 au 21 août, Messehallen Krems, Utzstraße 12, 3500 Krems, Autriche

Contact presse :
Le Forum offrira de nombreuses opportunités d’interviews intéressantes avec des délégués internationaux. Vous trouverez dans le dossier ci-joint des informations de fond sur les différents aspects et questions abordées. Contactez nous pour prendre rendez-vous avec les différents acteurs participant au Forum.

Pour les demandes d’accréditation et d’interviews, merci de contacter:
DI in Irmi Salzer: irmi.salzer(a)viacampesina.at , 0043-699-11827634

* Note contextuelle :
L’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a alerté les instances internationales et l’opinion publique sur le fait que la famine qui sévit actuellement en Ethiopie, au Kenya, à Djibouti et en Ouganda pourrait se propager à d’autres régions.

L’exemple de l’Ethiopie montre comment la recherche de profit, la spéculation sur les matières premières et agricoles, l’accaparement des terres à des fins spéculatives… le tout encouragé par la politique européenne en faveur des agrocarburants, ont détruit les moyens de subsistance des populations pauvres. Alors que 2,8 milliards de personnes étaient déjà dépendantes de l’aide alimentaire avant la sécheresse, le gouvernement éthiopien a néanmoins mis en vente plus de 3 millions d’hectares parmi les terres les plus fertiles, offertes aux multinationales cherchant à spéculer sur les matières agricoles et les agro-carburants.

Ces dernières années, plus de 50 millions d’hectares de terres (ainsi que les ressources en eau associées à ces terres) ont été vendus aux fonds d’investissements spéculatifs, aux hedge funds, aux banques, aux gouvernements étrangers ainsi qu’à des investisseurs privés. Les agriculteurs ont à chaque fois été littéralement déracinés de leur terre et privés de leur unique moyen de subsistance.