Ce 13 mars 2014, Associations 21 a rejoint le rassemblement de protestation contre les négociations en vue du partenariat transatlantique, en cours à Bruxelles sous la houlette du commissaire européen au commerce Karel De Gucht. L’événement était organisé par l’Alliance D19/20, Alter Summit, Blockupy Europe*, S2B Network et ATTAC.


Le dernier round de négociations entre l’UE et les États-Unis au sujet du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) avait lieu à Bruxelles du 10 au 14 mars 2014. La veille, mercredi 12 mars 2014, Karel De Gucht interrogé au Parlement Belge, déclarait sans sourciller qu’en effet, il négocie l importation de gaz de schiste américain en Europe… Un exemple parmi d’autres que nous réserve ce partenariat transatlantique.

Le TTIP nous est présenté comme une solution à la crise économique au nom de laquelle les dépenses publiques sont amputées pour financer un secteur financier aux abois. Mais au lieu de bénéficier aux citoyens des deux côtés de l’Atlantique, le TTIP représente en fait une attaque aux standards sociaux, environnementaux et économiques, menée dans l’intérêt des grandes entreprises représentées par les groupes de lobby que sont BusinessEurope et l’American Chamber of Commerce.

Leur objectif consiste à poursuivre la déréglementation et la privatisation.
Les vrais enjeux sont tels qu’il devient explosif de les soumettre au débat public. C’est pourquoi on parle de « traité Dracula » (qui perd sa force en apparaissant au grand jour). Les négociations se tiennent donc à huis clos entre les gouvernements et les grandes entreprises.
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Les citoyens ne peuvent s’appuyer que sur de rares informations, comme par exemple les réponses de Karel De Gucht aux questions des parlementaires fédéraux ce mercredi 12 mars, qui révèlent des plans brutaux, comme la mise en place de tribunaux privés permettant aux multinationales de porter plainte contre des états qui porteraient atteinte aux profits futurs de ces entreprises (par une législation sociale par exemple) ou encore la création d’un nouvel organisme qui permettrait aux entreprises d’avoir leur mot à dire sur toute nouvelle régulation et ce aux dépend des parlements élus.

C’est pourquoi nous étions nombreux ce jeudi 13 mars 2014 à manifester devant le « Charlemagne », appelant le commissaire De Gucht à venir à l’extérieur entendre cette parole citoyenne: agriculteurs, syndicalistes, activistes, féministes, artistes, écologistes, travailleurs sans emploi… Finalement, c’est son chef de cabinet, Marc Vanheukelen qui est sorti, pour s’entretenir avec Felipe Van Keirsbilck (CNE) et Luc Hollands (MIG), sous les micros attentifs de France Culture et Euronews.
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Marc Vanheukelen a notamment parlé d’une « consultation publique » qui serait lancée « dans quelques jours », avec un « questionnaire » à remplir. On se demande bien quelles seront les questions auxquelles les citoyens devront/pourront répondre sans être dûment informés de ces négociations! En tout cas, nous avons fait grand tapage au soleil pour déterrer Dracula, et surtout pour alerter l’opinion publique. Affaire à suivre!