Ce 21 septembre 2014 à Bruxelles, nous étions près de 2000 à manifester pour le climat, dans le cadre d’une action globale qui a mobilisé 675.000 personnes dans le monde! Petit tour des articles de presse relayant nos préoccupations. Chapeau aux citoyens qui ont réussi ce coup de maître et en avant pour Paris 2015!


Le 23 septembre 2014, Ban Ki Moon, Secrétaire général des Nations Unies, réunissait 120 chefs d’Etat et de gouvernement à New-York afin de faire un état des lieux des actions concrètes de chaque pays en matière de lutte contre le réchauffement climatique cf l’analyse de cet événement par IEW. Objectif : mobiliser les politiques en vue d’arriver à un accord international à Paris fin 2015 dans le cadre de la COP21.

Mobilisons…

En prévision de cet événement, une « People’s climate march » a été lancée au niveau mondial par le site de pétitions Avaaz et le groupe d’actions 350.org. Résultat : 675.000 manifestants dans 2000 endroits du monde le 21 septembre dernier, dont 310.000 rien qu’à New-York. À Bruxelles nous étions près de 2000 ! La pression de la rue s’est ainsi fait entendre jusque dans l’enceinte des Nations Unies

… Sans oublier ce qui est en jeu!

Le succès de cette mobilisation sans précédent est de bonne augure pour le rassemblement prévu à Paris en décembre 2015 à l’occasion de la COP21. Mais restons vigilants: ainsi que le souligne cet article relatif à l’agriculture sur le blog de Mediapart, les moyens mis en oeuvre risquent de constituer des remèdes pires que le mal.

Ce n’est pas pour rien que lors de la marche de Bruxelles, les militants d’Oxfam Solidarité portaient des panneaux arborant “Climate crisis = Food crisis”. Brigitte Gloire, en charge des enjeux climat et développement durable à Oxfam, membre de la Coalition climat, réclame dans La Libre un changement de paradigme: “Très peu de partis politiques prennent la mesure de l’enjeu. Le niveau d’ambition est trop faible et il y a un manque de cohérence. En Belgique, les discussions gouvernementales sont focalisées sur la relance économique, mais ils vont diminuer les dépenses pour les transports en communs, arrêter les subventions à l’isolation… La majorité des initiatives privées et publiques qui seront mises en avant au sommet de New York sont du greenwashing pour occulter le vide politique. Selon notre rapport émis aujourd’hui, plus de 600 millions de personnes sont touchées par le réchauffement climatique et plus de 100.000 en sont mortes”.

Lors du rassemblement de Bruxelles, Brigitte Gloire a également rappelé à la presse (ici dans De Morgen) que les Etats trouvent toutes sortes de moyens pour déroger à leurs promesses de financement des fonds climat. Ainsi, sur 23 milliards dus, seuls 12 milliards ont été effectivement réunis. En effet, divers pays dont le Japon, les USA et la France, se sont montrés très créatifs en intitulant « aide climatique » des fonds en réalité affectés à des dépenses de santé et pour le développement. Le mot « additionnel » semble s’être perdu dans les méandres des négociations climatiques post-Copenhague !

La Belgique n’échappe pas à la règle de la créativité budgétaire pour se défiler de ses obligations, renchérit Mathias Bienstman, président de la Coalition Climat, toujours dans les colonnes du Morgen. Ainsi, chaque euro est valorisé 3 fois ! Et de dénoncer l’aveuglement climatique dont font preuve nos responsables politiques depuis Copenhague. Son coup de gueule se conclut par une citation de Naomi Klein issue du livre « No time » : « l’esclavage n’était pas une crise pour l’élite jusqu’à ce que les abolitionnistes en fassent cas. La discrimination raciale n’était pas une crise jusqu’à ce qu’elle le devienne de par l’action du mouvement pour les droits civiques. (…) Ainsi, le changement climatique n’est pas une crise qui vaille une réponse du niveau du plan Marshall jusqu’à ce qu’assez de gens arrêtent de se détourner de ce problème, il en deviendra une et alors les politiciens devront suivre… »

Dans Le Soir du 19 septembre, la Plateforme Justice climatique, qui regroupe des ONG de développement, ONG environnementales et syndicats belges, demandait que « nos chefs de gouvernements se prononcent sur un soutien de nouveaux objectifs climatiques ambitieux au niveau européen, conformément aux recommandations du GIEC, à savoir une réduction des émissions de 80 à 90 % d’ici 2050. Il est absolument nécessaire d’opter pour un objectif qui va plus loin que 40 % de réduction d’émission à l’horizon 2030. Aussi, nous souhaitons que les économies d’énergie deviennent une priorité et des investissements ciblés pour atteindre un objectif d’au moins 40 % d’efficacité énergétique et au moins 30 % d’énergies renouvelables pour 2030. Nous voulons un engagement pour la mise en place d’une politique de transition socialement juste vers une société bas carbone. Nous demandons également un engagement à mettre progressivement fin aux subsides publics aux énergies fossiles.»

Concluons par cette carte blanche parue dans Le Soir du 23/09/2014 : « le plus grand chantier de l’histoire de l’humanité ». Elle émane d’un groupe de signataires parmi lesquels les citoyens réunis par Avaaz qui ont organisé la marche de Bruxelles. Nous leur tirons notre chapeau et les invitons à rejoindre la mobilisation en vue d’organiser, le 5 septembre 2015, un Alternatiba Bruxelles : on en reparlera !
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