Le Forum des Jeunes s’ouvre dès à présent à tous les jeunes âgés de 16 à 30 ans. Une parole plurielle, représentative de toute la diversité de la jeunesse belge francophone sera le véritable moteur des futurs projets et avis officiels de la structure. Les voix des jeunes résonneront à l’échelon de toute la Fédération Wallonie-Bruxelles, au niveau national et international. Le Forum fonctionne maintenant sur base de projets, définis lors de journées participatives mettant en lumière les principales préoccupations des jeunes belges francophones. Le 16 octobre dernier, cette nouvelle formule nous fut présentée par Elliot Herman, président du Forum des Jeunes…

Extraits du discours d’Elliot Herman

Longtemps, le vote a pratiquement constitué le seul acte politique que posaient les citoyens. La cohésion entre le peuple et ses élus paraissait évidente, indiscutable. Force est de constater aujourd’hui que ce lien se questionne (…) Les citoyens s’expriment, interrogent, réfléchissent, conçoivent, proposent, agissent (…).

Devant les problèmes qu’a connus le Conseil de la Jeunesse, les jeunes qui faisaient partie de son Assemblée générale ont pris conscience que la formule devait se réinventer en tenant compte de ces nouvelles aspirations à la participation. Après un long et studieux travail de réflexion, le Conseil a émis un avis officiel en juin 2018 appelant à la naissance d’une nouvelle structure largement plus inclusive, une structure dont les portes seraient grandes ouvertes. Cette idée a trouvé un écho auprès de plusieurs parlementaires de la FWB. Nous voudrions remercier ici les représentants politiques pour l’ouverture dont ils ont fait preuve, puisqu’ils ont pris le temps de rencontrer les jeunes du Conseil et de s’atteler à ce travail de rénovation avec eux. Cela a abouti, le 2 mai 2019, au vote en séance plénière (à l’unanimité) d’un nouveau Décret pour organiser le Forum des jeunes.

Le mot clé qui nourrit la nouvelle structure est le mot « projet ». Ce sont les jeunes qui, à travers des événements aux méthodes participatives, définiront les projets qu’ils ont envie de réaliser pour permettre au Forum de remplir ses missions : émettre des avis officiels, représenter les jeunes et développer leur participation citoyenne. Bref, contribuer à faire d’eux des CRACS, des citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires (…)

Ces projets, en lien avec des axes stratégiques que s’est donnés l’Assemblée générale, seront menés à bien par les jeunes avec l’accompagnement de l’équipe des permanents. Lorsqu’un projet aura abouti, les jeunes qui l’auront porté pourront quitter la structure ou s’engager dans un autre projet du Forum.

De même, ceux qui se seront ainsi investis pendant un an pourront, s’ils le désirent, s’impliquer dans la gestion du Forum en tant que telle et continuer à participer à l’aventure.

Travailler par projets est apparu comme un mode d’affiliation plus dynamique et plus attractif pour des jeunes dont la vie évolue très vite et qui ont souvent d’autres liens, d’autres intérêts, d’autres passions.

Le Décret voté le 2 mai permet cette nouvelle formule et l’encourage même, en insistant bien sur le fait que chaque jeune entre 16 et 30 ans et résidant en FWB est le bienvenu dans le Forum.

Cette ouverture à l’ensemble des jeunes ne doit pas rester un idéal mais s’inscrire dans les faits. Le Forum entend se mettre à disposition des structures locales de participation, avec comme souhait de faire remonter leur parole pour la faire résonner à l’échelon de toute la Fédération ou plus loin encore au niveau national et international.

Le Forum des jeunes pourrait également permettre à des jeunes de partager leurs expériences et de donner à leurs réalisations un écho encore plus grand. Il se doit d’être un accélérateur d’idées et un générateur d’avenir.

Une attention particulière devra aussi être portée sur la question de la diversité de ses membres et sur comment le Forum sera porteur d’une parole plurielle de la Jeunesse. La manière dont seront construits les futurs avis du Forum des jeunes devra être au cœur de cette préoccupation de pluralité (…).

Conditions de la participation

La première de ces conditions est la nécessité du travail collectif : entre jeunes bien sûr ! Mais également avec le secteur de la Jeunesse : son expertise, son énergie et sa bienveillance permettront au Forum de grandir.

C’est la raison pour laquelle les organisations en lien avec la jeunesse auront une place dans la nouvelle structure et que tous leurs jeunes seront invités à s’impliquer dans des projets.

De même, nous irons à la rencontre des animateurs et des travailleurs de jeunesse, relais indispensables dans cette optique de participation locale.

Une autre condition est la formation : pour accompagner les jeunes qui seront intéressés par des projets, des formations et un accompagnement seront proposés, qu’il s’agisse des contenus ou des méthodes. Des experts seront sollicités. Le tout se fera de manière inclusive (…).

L’Agora (…), constituée de jeunes investis depuis plus d’un an dans la structure et des permanents, aura pour rôle d’accompagner méthodologiquement et de soutenir les groupes de projets.

Une troisième condition est la transparence : la vraie participation s’invente elle-même. Elle est la garante de sa liberté. Des jeunes qui ne se sentiraient pas entendus et respectés dans leurs attentes fuiraient une structure soi-disant participative. La clé consiste à trouver le juste équilibre entre la liberté et l’accompagnement (…)

Enfin, je voudrais insister sur le lien fondamental entre la participation et l’action : parler est nécessaire, mais les projets auront toujours une finalité concrète, ils viseront à l’obtention d’un résultat, qu’il s’agisse d’une action citoyenne ou d’un avis officiel (…)

Quant aux avis, il s’agit véritablement de l’ADN du Forum (comme du Conseil de la Jeunesse avant lui). Consulter les jeunes reste une priorité évidente afin de construire une parole collective et multiple. Le nouveau Décret qui organise le Forum fixe des balises pour la réalisation concrète de ces avis (…).

Il importe de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour que les jeunes se rendent compte que ce qu’ils ont fait, ils ne l’ont pas fait pour rien. Ce qui manque à la participation citoyenne telle qu’on la conçoit parfois aujourd’hui, c’est précisément le lien aux résultats : laisser parler les gens et conclure par un « merci, au revoir » est le plus sûr moyen de les perdre, pire, de les éloigner encore de l’exercice démocratique. Nous serons attentifs à valoriser le travail réalisé sous quelque forme que ce soit.

Le 1er évènement participatif, « à contre-courant » qui définira nos premiers projets, se déroulera le 16 novembre prochain.