La pandémie de covid 19 a forcé les marcheurs de Jai Jagat 2020 à s’interrompre dans leur périple international, 5 mois après leur départ. En Belgique aussi, le groupe de pilotage de la marche prévue en juillet 2020, de Bruxelles à Avioth, se concerte régulièrement pour revoir le déroulement de cet événement et prévoir des alternatives.

Ce vendredi 3 avril 2020, ce groupe a envoyé un message à toutes les personnes ayant manifesté leur intention de marcher l’été prochain, ou s’étant proposées comme volontaires ou hébergeurs, pour les tenir au courant de l’état de cette concertation.

Relocation of migrant labourers, March 2020

Les initiateurs Indiens de cette marche sont eux-mêmes confrontés à présent à de graves problèmes liés au confinement des populations les plus pauvres de l’Inde (1). Ekta Parishad s’y active. Concernant la suite de la Marche et la rencontre à Genève, tout n’est pas annulé, mais la suite du programme doit être repensée.

Comme l’écrit Rajagopal, toujours à Erevan en Arménie, “l’apparition soudaine du Coronavirus nous a obligés à suspendre la longue marche pendant un certain temps, mais elle fait passer le même message, à savoir que le modèle économique et de développement destructeur que l’humanité poursuit au détriment de la nature n’est pas durable. Même les armes les plus puissantes dont disposent les nations puissantes ne peuvent rien contre la furie de la nature. L’humanité doit apprendre à vivre en harmonie avec la nature ou être prête à périr. 

Dans ses écrits, le Mahatma Gandhi nous a mis en garde bien à l’avance contre le modèle de développement et d’économie basé sur la cupidité et nous a dit qu’il n’était pas durable. Il a parlé de renoncement et de vie simple. Il a également parlé d’une économie décentralisée par opposition à une économie centralisée basée sur l’accumulation. Au fond, Corona apporte le même message et nous demande de nous réveiller et de nous organiser différemment.

Distribution de nourriture en Inde

Jai Jagat a été conçu comme un signal d’alarme et nous n’avons jamais pensé que ce signal d’alarme
deviendrait aussi fort et clair en si peu de temps. Nous avons remarqué que beaucoup de personnes parlent la même langue que Jai Jagat quelques mois plus tôt. Même maintenant, il n’est pas trop tard pour que le monde se réveille et se réorganise, et ne reprenne pas ses vieilles habitudes.

Nous avons décidé de poursuivre la campagne Jai Jagat de toutes les façons possibles et tous les amis qui nous ont soutenus pendant toutes ces années ont accepté de se joindre à nous dans cette importante
campagne. Abandonner la campagne à mi-parcours ne nous rendrait pas crédibles, surtout à un moment où le monde a tant besoin de telles discussions et débats
“.

Pour les organisateurs des marches en Europe, une chose est sûre: quelles que soient les difficultés et quelles que soient les alternatives qui devraient être prises, ces différents groupes restent déterminés à continuer à porter le message et les revendications de Jaijagat, pour  une société plus juste où personne n’est laissé pour compte.

Cette volonté est bien exprimée dans cet article de Benjamin Joyeux de Jai Jagat Genève, publié ce 2 avril 2020 dans Mediapart: L’urgence d’un monde pour tout le monde: Jai Jagat au temps du Corona.

En Inde aussi, on coud des masques pour la communauté!

Avant fin avril, le site www.jaijagat2020.be sera mis à jour avec plus de précisions. En attendant, en ce moment particulièrement difficile pour les plus pauvres en Inde, un appel aux dons est lancé pour Ekta Parishad, mouvement non-violent de défense des sans-terre, créé par Rajagopal :

  • verser un don (sans attestation fiscale) sur le compte  BE44 5230 4310 3845 de Mercy Home ASBL qui soutient Ekta Parishad depuis 1991 et qui participe à Jaijagat.
  • ou verser un don (avec attestation fiscale à partir de 40 euros) sur le compte BE02 5230 4939 8640 de AVI-Mercy Home (Aide au Volontariat en Inde ASBL qui a signé une convention avec Mercy Home)

Communication dans les deux cas: Ekta Parishad Crise Coronavirus.

(1) A lire, sur la situation en Inde, Arundhati Roy dans Le Monde du 6/04/20: “En Inde, le confinement le plus gigantesque et le plus punitif de la planète