La Belgique est dans une large mesure industrialisée. Notre économie industrielle se concentre de plus en plus sur les services, tandis que le traitement des matières premières et le développement de produits finis – ainsi que les conséquences environnementales liées – sont déplacés vers les pays à revenu intermédiaire. Cependant, la Belgique figure dans le top des pays avec l’empreinte écologique la plus élevée par habitant. (voir rapport WWF 2014)


dossier_sdg_s_fr_obj_9.pdfDans ce contexte, l’objectif est d’assurer une transition de notre infrastructure économico-sociale vers une infrastructure permettant l’avènement d’une société plus durable. Pour cela il est important que les infrastructures soient pensées à long terme et que l’ensemble des coûts environnementaux des nouvelles infrastructures soient pris en compte.

De plus, une production industrielle de qualité est nécessaire afin de répondre aux besoins de la société. La qualité énergétique (par exemple l’efficience énergétique des procédés) de notre industrie doit être améliorée afin de se rapprocher au maximum des limites physiques théoriques.

Cependant, une diminution relative des effets néfastes de notre industrie (par une amélioration de notre efficience énergétique) ne suffit pas. C’est une diminution absolue, c-a-d du total de notre empreinte environnementale qu’il faut viser, pour parvenir à diminuer les émissions de gaz à effet de serre, de la consommation d’énergies fossiles, des rejets chimiques… et non une diminution relative (il y a diminution relative quand il y a une diminution par unité produite sans se soucier de la variation du nombre total d’unités produites).

Dans le même but, relocaliser l’industrie est indispensable vu les émissions de gaz à effet de serre dues au transport des produits venant des pays producteurs (souvent les BRICs). Cette pollution non négligeable ne se trouve pas comptabilisée dans notre bilan carbone et passe donc inaperçue. Intégrer le bilan carbone dans les coûts rendrait la délocalisation de la production moins attractive, et ramènerait la production de nombreux produits dans nos régions, tout en conduisant une politique de coopération permettant de maintenir les emplois et de réduire le dumping social dans les pays où nos industries sont actuellement implantées.

Quant à l’innovation, elle permet de répondre aux enjeux environnementaux et sociaux si elle s’inscrit dans un changement plus large que juste technologique. Car une innovation technologique, de quelque importance qu’elle soit, induit souvent un changement social. Il faut donc en contrôler les conséquences sociales potentielles et innover dans le domaines social et économique proprement dit.Par ailleurs, les innovations sociales (coopératives, économie sociale et solidaire, monnaies complémentaires etc.) permettent de garantir l’accès aux biens et services, à toute la population grâce à des modèles économiques non excluants.

Quelles cadres juridiques et politiques mettre en place aux différents niveaux de gouvernance en Belgique ?

  • Niveau communal : un soutien particulier de l’économie locale peut se faire à travers l’instauration d’une monnaie locale, des forums ou marchés avec des producteurs locaux à faible impact énergétique…
  • Niveau régional : un cadre économique, une planification urbaine et une fiscalité qui favorisent l’économie sociale, circulaire et solidaire doivent être mises en place dans les Régions.
  • Niveau fédéral : création d’un cadre légal pour la création d’entreprises afin que celles-ci soient incitées à s’inscrire dans le modèle coopératif et/ou de l’économie sociale et solidaire par exemple en rendant obligatoire la prise en compte de l’avis des actionnaires, des travailleurs, des consommateurs ainsi que des générations futures dans les décisions. Ceci peut se faire concrètement en réservant des places décisionnelles dans les conseils d’administration des entreprises.