Qu’entend-on par “système alimentaire durable”? Par “agroécologie” et par “souveraineté alimentaire”? Définitions assorties de références aux travaux récents de la société civile sur ces sujets.

Système alimentaire durable

Le Conseil Fédéral du Développement Durable l’a défini comme suit, dans son avis du 26 mars 2010 (p.8): « Un système alimentaire durable garantit le droit à l’alimentation, respecte le principe de la souveraineté alimentaire, permet à tous, partout dans le monde, de disposer d’une nourriture saine et suffisante à un prix accessible, et veille à ce que le prix final d’un produit reflète non seulement l’ensemble des coûts de production, mais qu’il internalise aussi tous les coûts externes sociaux et environnementaux. Il utilise les matières premières et les ressources (en ce compris le travail et les ressources naturelles telles que les sols, l’eau et la biodiversité) à leur niveau de restauration et respecte les différentes facettes de la culture alimentaire. Tous les acteurs de la chaîne alimentaire et les autorités doivent contribuer à réaliser un tel système alimentaire durable.»

C’est cette définition qu’a repris Associations 21 dans son position paper d’octobre 2011, “Pour un système alimentaire durable”.

Agroécologie

Le terme “agroécologie” (ici définition de Wikipedia) est utilisé de longue date et partout dans le monde pour désigner à la fois une discipline scientifique, un ensemble de pratiques agricoles et un mouvement social.

En Belgique, la discipline scientifique fait l’objet d’un certificat interuniversitaire orchestré par le groupe Giraf et a également été largement documentée par les travaux d’Olivier De Schutter durant son mandat de rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation.

Le mouvement social est porté par la Via Campesina qui possède un bureau européen à Bruxelles et plusieurs membres en Belgique.

En Belgique francophone, le Réseau de soutien à l’agriculture paysanne (Resap) réunit ces acteurs et d’autres organisations et personnes impliquées dans l’agroécologie et l’alimentation durable et organise, chaque année, des activités revendicatives le 17 avril, journée internationale des luttes paysannes.

En 2013, Associations 21 a coordonné un avis associatif sur le projet de code wallon de l’agriculture, qui mettait en avant les atouts de l’agroécologie pour permettre à la Wallonie d’assurer une nécessaire transition vers une agriculture et une alimentation durables, garantes de la souveraineté alimentaire.

Souveraineté alimentaire

Au-delà de la sécurité alimentaire nécessaire à la survie de l’être humain, la souveraineté alimentaire lui assure cette sécurité dans un cadre démocratique, équitable et respectueux de l’environnement. Ce concept est présenté comme un droit international à l’autodétermination des peuples à choisir les politiques agricoles les mieux adaptées, sans impact négatif sur les populations d’autres pays. Ce droit est donc en rupture par rapport à l’organisation actuelle des marchés agricoles mise en œuvre par l’OMC.

Ce droit est porté par Nyeleni, mouvement international pour la souveraineté alimentaire, issu d’un forum d’ONG réunies à Rome en 2001, parallèlement au Sommet +5 de la FAO sur l’Alimentation, et régulièrement rappelé (cf déclarations de Nyeleni en 2011, 2014…) En août 2011, un premier rassemblement de Nyeleni Europe a eu lieu à Krems, en Autriche. En octobre 2016, Nyeleni Europe se réunira à nouveau, cette fois en Roumanie.