Ce jeudi 30 mai, Associations 21 et ses membres, plus particulièrement ATD Quart-Monde et le mouvement Lutte Solidarité Travail (LST), rencontraient des parlementaires Wallons pour débattre avec eux des politiques mises en oeuvre pour l’accès à un habitat durable pour toutes et tous, sur base de notre plaidoyer.


Ce jeudi 30 mai, Associations 21 et ses membres, plus particulièrement ATD Quart-Monde et le mouvement Lutte Solidarité Travail (LST), rencontraient des parlementaires Wallons pour débattre avec eux des politiques mises en oeuvre pour l’accès à un habitat durable pour toutes et tous, sur base d’un plaidoyer mis au point par ces associations et d’autres fin décembre 2012.

Ce fut l’occasion de rappeler aux parlementaires que le logement est un besoin et un droit fondamental, reconnu comme tel dans la Déclaration Universelle des Droits de l’homme et la Constitution Belge. Cependant, les moyens, budgétaires ou autres, ne sont pas suffisants ou pas suffisamment répartis pour que ce droit au logement soit réellement mis en oeuvre.

C’est le constat que dressent des personnes ayant vécu ou vivant dans la grande pauvreté, réunies au sein d’ATD Quart-Monde et de LST. En collaborant à la rédaction de ce plaidoyer associatif pour un habitat durable, plusieurs d’entre elles ont constaté que, dans les faits et selon leur expérience, des lois faites pour améliorer leur situation, se retournent contre celles et ceux qu’elles sont sensées protéger.

Il en va de même avec les normes sanitaires ou de performance énergétique. Soit par défaut de consultation et de participation, soit par manque de moyens financiers dévolus à l’accès au logement, soit à cause d’impacts négatifs sous-estimés, la mise en oeuvre de ces lois ou normes crée des problèmes plus importants que ceux qu’elles étaient sensées résoudre.

Un exemple: le nombre de chambres que doit contenir un logement selon la taille du ménage qui l’occupe. Pour les grandes familles, recomposées ou non, ce critère est souvent un casse-tête. Il s’est déjà produit que pour 1 mètre carré manquant, une famille se voyait refuser l’accès à un logement et se retrouvait dès lors dans des conditions pires, à la rue ou dans un centre d’accueil où l’espace était encore plus exigu et moins confortable.

Est-ce à dire que nous ne voulons ni lois ni normes? Non. Dans ce domaine comme dans d’autres, une régulation est nécessaire, pour juguler la spéculation, la gentrification et les pratiques abusives des marchands de sommeil. Mais l’élaboration des politiques et l’évaluation de leur mise en oeuvre nécessitent un dialogue soutenu avec les organisations de la société civile et les citoyens concernés.

Le droit au logement s’accompagne également d’une approche environnementale et de politiques d’aménagement du territoire qui garantissent l’arbitrage des divers intérêt et la préservation des ressources. Au sein d’Associations 21, la concertation a permis de croiser l’expérience des militants de LST et d’ATD Quart-Monde, avec celle des membres d’Inter-Environnement Bruxelles, Inter-Environnement Wallonie, Espace Environnement et Habitat et Participation pour l’élaboration de ce plaidoyer.

C’est ainsi que des solutions originales ont pu être dégagées notamment en matière d’auto-construction ou d’auto-rénovation avec des matériaux locaux et de récupération, et que les questions à la croisée des problématiques sociales, environnementales et économiques, comme la précarité énergétique ou l’habitat permanent en zones de camping, sont régulièrement débattues entre ces associations, pour une meilleure prise en compte des préoccupations des uns et des autres.

Pendant que nous échangions avec des parlementaires wallons sur le sujet, le gouvernement Wallon était justement en train de conclure un accord sur la tarification progressive et solidaire de l’énergie. Associations 21 et ses membres (qui attendent avant de se prononcer, d’avoir plus de détails sur cet accord) se réjouissent d’une telle tarification, souhaitée par la société civile. Pour autant, cette mesure ne doit pas faire oublier tous les autres obstacles à la réalisation du droit au logement décent pour toutes et tous, cités ci-dessus et détaillés dans le plaidoyer.

A présent ces mêmes associations souhaitent que le futur Code de Développement Territorial consacre l’accès à un logement de qualité pour tous, comme une priorité politique de la Région Wallonne et demandent aux parlementaires d’y veiller.

Reportage de Canal C sur cette rencontre

Plaidoyer pour un habitat durable en ligne
Les militants d'ATD Quart-Monde au sortir de la réunion