Le GT Relations Internationales du CFDD a reçu une demande d’avis d’Alexander De Croo, Ministre Fédéral de la coopération au développement, sur les meilleures façons d’éviter que les pays les moins avancés et les pays fragiles ratent le train des objectifs de développement durable. Pour y répondre, un avis est en préparation, ainsi qu’un séminaire sur le financement du développement, avec divers experts et parties prenantes.


Ce débat sur le financement du développement se déroule dans le contexte de la préparation de la 3ème Conférence des Nations Unies sur le financement du développement, à Addis-Abeba en juillet prochain.

Ce qui sort et ce qui entre

Selon Jan Van de Poel, intervenant pour 11.11.11 au Midi du DD de l’Institut Fédéral pour le Développement Durable (IFDD) sur les enjeux économiques des objectifs de développement durable, le 21 avril 2015, ce sommet ne doit pas être un simple « événement de fundraising » : il est crucial d’y remettre en question le système financier international actuel qui entraîne une fuite des capitaux des pays moins avancés vers les pays riches, plus importante (950 milliards $ en 2011) que l’argent qu’on y injecte (771 milliards $ en 2011, incluant les investissements directs et l’aide au développement).

Pour une coopération fiscale internationale

Une des raisons de ce déséquilibre est l’évasion fiscale pratiquée par les multinationales dans les pays moins avancés. C’est pourquoi les ONG de développement plaident pour un soutien aux pays moins avancés dans le renforcement de leurs capacités à collecter l’impôt. Dans ce contexte, il revient à l’ONU de créer un organe intergouvernemental dédié à la coopération fiscale, et de faire en sorte que celui-ci inclue les pays moins avancés.

Aider les PMA à atteindre les Objectifs de Développement Durable

Les politiques de coopération au développement doivent également viser la mise en œuvre d’une protection sociale, l’égalité des genres et le respect des droits humains dans toute activité économique.

Enfin, les pays moins avancés étant les principales victimes des changements climatiques, leur environnement doit être protégé ou restauré et leurs ressources gérées de manière transparente et durable. Ces questions doivent être appréhendées de façon transversale dans toutes les politiques de coopération au développement et les liens entre ces politiques et l’aide humanitaire doivent être renforcés, en vue de réduire les risques de catastrophes.

Attention à l’effet domino!

Il y a 3 moments clé dans l’agenda onusien en 2015: on parle surtout du sommet de Paris sur le climat en décembre, un peu moins de l’adoption des Objectifs de Développement Durable à l’Assemblée des Nations Unies à New-York en septembre… Ce qui résultera du sommet d’Addis-Abeba en juillet sera déterminant pour ces deux événements suivants: car sans argent, comment financer tous ces beaux projets internationaux? D’où l’attention portée par les ONG à ce premier moment clé de l’agenda international 2015.

N’oublions pas les leçons des Objectifs du Millénaire pour le Développement

Au CNCD-11.11.11, on tire un bilan en demi-teinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement définis en 2000 et qui devaient être atteints en 2015. Cette première expérience de poursuite d’objectifs internationaux sous l’égide de l’ONU est importante à décrypter pour aider plus efficacement à l’avenir les pays moins avancés.
Précisons que les Objectifs de Développement Durable qui devraient être adoptés en septembre à l’ONU pour la période 2016-2030 sont eux valables pour toute la planète, avec bien sûr une responsabilité commune mais différenciée selon les niveaux de développement de chaque pays signataire.

Pour aller plus loin: